La Lettre de Paix liturgique
 
 

Sommaire de notre lettre 106 du 26 Mai 2008
 
 
Messe traditionnelle ou forme extraordinaire du rite romain ?

Lagrasse 1er juin

Maine et Loire - Une messe " Extraordinaire" à Doué-la-Fontaine

Cote d'Or - Messe à Beaune le 1er juin

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Messe traditionnelle ou forme extraordinaire du rite romain ?
 
Nous poursuivons dans cette lettre la publication de l’excellente étude de l’abbé Grégoire Célier qui scrute dans cette nouvelle partie de son étude Les divers noms de la messe

Plusieurs expressions sont utilisées couramment pour désigner la messe. Nous allons essayer de les expliquer et de les comprendre. On parle d’abord volontiers de la « messe de saint Grégoire » (ou « messe grégorienne »), de la « messe de saint Pie V », et de la « messe du pape Jean XXIII ».

La partie pour le tout
Pour comprendre ces trois expressions, il convient de se souvenir que le langage humain possède des règles et des coutumes (que nous appliquons ordinairement sans même y faire attention). L’une des plus courantes est cette figure de style appelée par les spécialistes « métonymie » ou « synecdoque », « procédé de langage par lequel on désigne une chose au moyen d’une autre chose qui lui est liée », et dont on voit des exemples dans les expressions suivantes : « boire un verre » (c’est-à-dire boire le contenu du verre) ; « une voile arrive au port » (c’est-à-dire un bateau à voiles arrive au port) ; « tous les mortels » (c’est-à-dire tous les hommes, qui sont mortels), etc.
Lorsque nous analysons des expressions comme « messe grégorienne » ou « messe de saint Pie V », il convient de ne pas oublier cet usage, et de reconnaître ce qui est affirmé à la fois implicitement et clairement, selon les conventions usuelles du langage.

L’unique messe du Christ et de l’Église
La messe, par essence, n’est ni de saint Grégoire le Grand, ni de saint Pie V, ni du pape Jean XXIII : elle est toujours et partout, si l’on peut dire, du Christ et de l’Église. C’est tel Missel qui peut être attribué à saint Grégoire, etc. Encore faut-il rappeler que saint Grégoire n’est ni le rédacteur unique, ni même le rédacteur principal de ce Missel, mais simplement celui qui l’a promulgué. Il faudrait dire en réalité : « messe selon le Missel promulgué par saint Grégoire le Grand », « messe selon le Missel promulgué par saint Pie V », « messe selon le Missel promulgué par le pape Jean XXIII », etc. Mais ces périphrases sont compliquées et, très spontanément, nous en revenons à l’usage commun : « messe grégorienne », « messe de saint Pie V », etc.

Un unique Missel à diverses étapes de son évolution
II convient par ailleurs de remarquer que ces divers noms désignent en réalité la même chose. Lorsque le pape Benoît XVI, dans l’article 1 du Motu Proprio Summorum Pontificum, parle du « Missel romain promulgué par le bienheureux Jean XXIII », il parle en réalité en même temps (cf. le début dudit article) du « Missel romain promulgué par Saint Pie V ». Car il s’agit de la même liturgie, recueillie dans un ouvrage qui comporte au cours du temps des modifications minimes. Le « Missel du pape Jean XXIII » est tout simplement le « Missel de saint Pie V », avec quelques fêtes nouvelles de saints, ainsi que des rubriques plus claires et plus simples. Un prêtre qui utilise le Missel du pape Jean XXIII, s’il se trouvait dans une église qui ne possédât que la première édition typique du Missel promulgué par Pie V en 1570, n’aurait aucune difficulté à célébrer. Et si on lui proposait un « Missel de la Curie romaine » du XIIIe siècle, passé un petit moment de surprise, il pourrait encore célébrer la messe sans difficulté. Quant à « un contemporain du pape Saint Grégoire, assistant aujourd’hui à un office pontifical solennel, [il] ne serait pas dérouté si on lui donnait quelques mots d’explication » (François Amiot, Histoire de la messe, Fayard, 1956, p. 23).

Continuité historique de la liturgie
Car ce qui caractérise cette liturgie, c’est précisément sa continuité historique. Lorsque, utilisant le Missel du pape Jean XXIII, les chrétiens célèbrent tel office, comme la fête de Noël, l’Epiphanie, le Mercredi des Cendres, le jour des Rameaux, la Veillée pascale, la Pentecôte, ils sont transportés plus d’un millénaire en arrière et revivent ce qu’ont vécu leurs Pères dans la foi. Ils sont avec eux, dans les basiliques romaines, dans les églises de la Gaule, avec les missionnaires bénédictins en Angleterre… Ils utilisent les mêmes mots, les mêmes gestes, les mêmes rites.
Ils se retrouvent aux côtés de saint Léon, de saint Césaire d’Arles, de saint Ambroise, de saint Grégoire, de saint François d’Assise, de sainte Élisabeth de Hongrie, de saint Louis, de saint Thomas d’Aquin, de sainte Catherine de Sienne, de sainte Jeanne d’Arc, de saint Thomas More, de saint François Xavier, de sainte Thérèse d’Avila, de saint Vincent de Paul, de saint François de Sales, de saint Benoît Labre, du Curé d’Ars, de sainte Bernadette, de sainte Thérèse de Lisieux, du bienheureux père de Foucaud, etc. qui tous ont connu et pratiqué substantiellement cette même liturgie.
Comme le rappelle le père L. Hébert, dans ses Leçons de liturgie à l’usage des séminaires (Berch et Pagis, 1947, tome II, « Le Missel romain », p. 6), « notre Missel romain est donc demeuré jusqu’au XXe siècle le livre liturgique traditionnel déjà fixé dans ses lignes essentielles au temps de saint Grégoire le Grand, restauré par saint Pie V, conformément aux règles les plus pures de l’Antiquité chrétienne ».
Et le grand Romano Guardini commente : « Ces vieilles prières ne sont pas issues de l’expérience personnelle de l’individu, mais de la conscience de la communauté, plus exactement de l’Église. Ce sont des prières très officielles, au sens propre du ternie ; elles sont issues de l’officium, de la charge, du ministère. Elles sont marquées par la clarté romaine et par l’objectivité, à tel point que nous, gens d’un autre temps et d’un autre monde, nous les trouvons froides, impersonnelles, peut-être même peu religieuses. Mais à penser ainsi, nous nous tromperions grandement, car ces prières sont remplies d’une piété forte et profonde » (La messe, Cerf, 1965).

Le jugement de Mgr Michel Andrieu
Voici la profonde remarque de Mgr Michel Andrieu (« le meilleur historien de la liturgie romaine », selon le mot de dom Botte, dont « les éditions des Ordines romani et des Pontificaux font l’admiration de tous les chercheurs ») à propos du Pontifical, et qu’on peut appliquer au Missel :
« En suivant l’accomplissement d’une cérémonie que règle le Pontifical, nous prenons conscience d’être rattachés par mille liens spirituels à chacune des générations qui nous ont précédés. C’est pour garder ce contact que l’Église maintient son patrimoine liturgique au-dessus des fluctuations du goût littéraire et, lorsque tout change autour de nous, ne l’expose pas aux dangers des adaptations éphémères. […] La liturgie est toujours celle des temps anciens. Tout en ajoutant les quelques compléments exigés par les besoins nouveaux, on a respecté les textes consacrés par la tradition. Aucune grave retouche ne les a altérés. Il y a certes des prières dont la latinité pourrait être améliorée par les grammairiens, des rites dont la raison primitive a disparu : mais ces témoins d’un lointain passé, que tant de générations de fidèles ont entendus, l’Église veut qu’ils continuent à être écoutés, aujourd’hui et dans les siècles à venir, parce qu’ils sont le signe d’une continuité de vie spirituelle sur laquelle le temps n’a pas de prise. […] Au cours de chaque grand office pontifical nous parviennent donc, si nous savons en discerner les accents, les voix distinctes de tous les anciens âges chrétiens » (Le Pontifical romain au Moyen Âge, Cité du Vatican, 1941, IV, pp. IX-X).

La messe tridentine ?
L’expression « messe tridentine », pour sa part, même si elle est passée dans un usage récent, est relativement trompeuse, dans la mesure où le concile de Trente n’a pas créé une liturgie, comme il est évident : la liturgie est par essence un donné traditionnel, et ce n’est ni un concile, ni un pape qui peut entreprendre de la « créer » par l’action de quelque commission bureaucratique, fût-elle composée de prétendus « experts ». Mieux encore, le concile n’a même pas promulgué un Missel.
Toutefois, cette expression possède un fond de vérité, dans la mesure où le concile de Trente s’est préoccupé de la question du Missel, et que c’est lui qui confia au Siège apostolique la mission de faire préparer un Missel normatif, mission qui devait aboutir en 1570 à l’édition promulguée par saint Pie V. Relisons rapidement ce qu’en dit Joseph-André Jungmann dans Missarum sollemmnia (Aubier, 1956,1, pp. 173-175).

Abbé Grégoire Celier

Ce texte de l’abbé Grégoire Celier est extrait de « la lettre à nos frères prêtres » de Mars 2008 – Numéro 37.
Pour plus de renseignements et pour vous abonner à cette publication : LNFP – 2245 avenue des Platanes 31380 Gragnague – tél : 05 61 74 27 93. Abonnement : 8 € par an (4 € pour les prêtres).

Réflexions de Paix Liturgique :

- Cette étude brillante montre avec clarté la continuité et la lente et sage évolution dans lesquelles s’est forgé le missel traditionnel dans sa forme actuel. Nous espérons qu’elle nous permettra de mieux faire comprendre combien derrière les formes essentielles c’est bien notre amour de Jésus-Christ que nous voulons magnifier

- Prions pour que Tous nos frères, dans les paroisses de France, aient demain la possibilité d’assister à des messes célébrées selon la forme extraordinaire du rite romain, véritable trésor de l’Eglise que nous souhaitons partager avec le plus possible d’entre eux.
 

Lagrasse 1er juin
 
L'association - propose des sessions de réflexion et approfondissement sur la vie de couple et vie familiale à l'abbaye Sainte-Marie de Lagrasse, WE 31 mai-et 1er juin; à Epinal, WE 14-15 juin 2008. Rens : pour Lagrasse : pierredouvres@club-internet.fr. Pour Epinal : jeanbaptiste.braun@gmail.com ou 03 29 39 24 89. (origine : LA NEF). voir aussi l'article de l'Homme Nouveau : www.leforumcatholique.org/message.php?num=379585
 

Maine et Loire - Une messe " Extraordinaire" à Doué-la-Fontaine
 
Une messe selon la forme extraordinaire du rite romain est célébrée chaque dimanche à 8h00 et à 10h00 dans la chapelle qui se trouve au 6, place A. Courjaret à Doué-la-Fontaine ( 49700)

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Cote d'Or - Messe à Beaune le 1er juin
 
Une messe selon la forme extraordinaire du rite romain sera célébrée à 18h en la Basilique Notre-Dame , Place Maréchal à Beaune ( Cote d'Or)
 

Seine et Marne- Sur motuproprio77 associez-vous à un groupe de demandeur !
 
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